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Le 19 août 1900, un événement marquant s’est produit dans la région des Grands Lacs africains, plus précisément dans la province orientale du Congo belge, aujourd’hui la République Démocratique du Congo. Ce jour-là, le lieutenant belge Paul Léon Delwart, commandant d’une unité d’élite de la Force Publique, perdait la vie à Uvira, une localité située au bord du lac Tanganyika. Sa disparition a non seulement bouleversé le cours de la mission coloniale belge dans la région, mais a également précipité la nomination de Frederik-Valdemar Olsen, un homme dont les actions allaient profondément influencer les relations internationales et la configuration territoriale de l’époque.

Paul Léon Delwart : Un parcours tragique

Né en 1874, Paul Léon Delwart s’engage dans la Force Publique, l’armée coloniale belge, en 1897. Après une première mission en Afrique, il revient en Europe en 1898 en raison de problèmes de santé. En juin 1899, il repart pour le Congo, où il est affecté à la province orientale. C’est à Uvira, sur les rives du lac Tanganyika, qu’il prend le commandement d’une unité d’élite. Malheureusement, sa santé se dégrade rapidement, et il décède le 19 août 1900 à l’âge de 26 ans.

Frederik-Valdemar Olsen : Un remplaçant aux ambitions coloniales

À la suite de la mort de Delwart, Frederik-Valdemar Olsen, un officier danois engagé dans la Force Publique depuis 1897, est nommé pour le remplacer. Olsen arrive à Uvira en décembre 1900 et prend le commandement de la région du Ruzizi-Kivu. Il se distingue par sa rigueur militaire et son approche stratégique, consolidant la présence belge dans cette zone stratégique des Grands Lacs africains.

L’incident de frontière du Kivu : Une tension internationale

L’ascension d’Olsen coïncide avec une période de tensions croissantes entre les puissances coloniales européennes dans la région. En 1909, un incident frontalier éclate entre les forces belges, britanniques et allemandes autour du mont Nyamuragira, situé dans la région du Kivu. Les Allemands occupent le mont avec une force de 300 hommes. En réponse, Olsen déploie une force de 400 hommes avec deux canons et une mitrailleuse à Muhavura, faisant face aux Britanniques. Cet incident met en lumière les rivalités impérialistes et les enjeux territoriaux dans la région des Grands Lacs.

Répercussions et héritage

La mort de Delwart et l’arrivée d’Olsen marquent un tournant dans l’histoire coloniale des Grands Lacs africains. Sous la direction d’Olsen, la Belgique renforce sa position dans la région, établissant des bases militaires et administratives qui perdureront jusqu’à l’indépendance du Congo en 1960. L’incident de frontière du Kivu souligne les tensions entre les puissances coloniales et les défis liés à la délimitation des frontières dans une Afrique fragmentée par les accords impérialistes.

Le 19 août 1900, avec la disparition de Paul Léon Delwart, la région des Grands Lacs africains entre dans une nouvelle phase de son histoire coloniale. L’arrivée de Frederik-Valdemar Olsen à la tête de la Force Publique dans le Ruzizi-Kivu marque le début d’une période de consolidation de la présence belge, mais aussi d’intensification des rivalités impérialistes. Cet événement, bien que souvent relégué aux marges de l’histoire, illustre les dynamiques complexes et les enjeux géopolitiques qui ont façonné l’Afrique centrale au tournant du XXe siècle.

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