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Face au défi du désenclavement, la RDC repense sa logistique nationale à l’échelle continentale. À travers le corridor de Lobito et huit autres axes internationaux, le pays déploie une stratégie ambitieuse pour connecter ses provinces aux ports maritimes, stimuler les échanges et renforcer sa souveraineté économique. Une vision détaillée par Mme Hélène Miasekuama, Directrice Générale de la DGCDI, lors de son intervention sur Top Congo FM.

Une stratégie logistique pour relier les provinces à l’océan

Dans sa quête de développement et d’intégration régionale, la République Démocratique du Congo mise désormais sur les infrastructures de transport pour désenclaver ses provinces et relancer sa dynamique économique. Objectif : faciliter les échanges, renforcer sa souveraineté et valoriser ses richesses.

Invitée sur le plateau de Top Congo FM, Mme Hélène Miasekuama, Directrice Générale de la DGCDI (Direction Générale du Corridor de Développement Intégré), a présenté la vision de l’État congolais à travers le corridor de Lobito, vitrine d’une ambition plus large : connecter le pays à travers neuf corridors internationaux.

Corridor de Lobito : un levier économique majeur

Situé dans le sud-est de la RDC, ce corridor relie les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga au port atlantique de Lobito (Angola), en passant par la Zambie. Il combine rail et route, facilitant l’exportation des minerais stratégiques tels que le cuivre, le cobalt ou encore le lithium.

Ses avantages sont nombreux : un accès direct à la mer, une alternative fiable aux ports de Mombasa ou Dar es Salaam, une réduction des coûts logistiques, une coopération renforcée entre la RDC, la Zambie et l’Angola, ainsi qu’une meilleure intégration des normes ferroviaires et douanières.

Une vision nationale : neuf corridors pour un pays connecté

La RDC ne mise pas sur un seul corridor, mais sur neuf, chacun destiné à une zone géographique précise. Cette stratégie vise à relier toutes les provinces à des ports fonctionnels en Afrique de l’Est, de l’Ouest et du Sud.

CorridorRégions desserviesPort de sortiePays traversés
CentreKasaï, Sankuru, LomamiMatadi / Banana (RDC)RDC (interne)
NordHaut-Uélé, Bas-Uélé, MongalaKribi / Douala / BanguiCameroun, RCA
Walvis BayLualaba, Haut-KatangaWalvis Bay (Namibie)Zambie, Namibie
Bas-CongoKinshasa, Kongo-CentralMatadi / BananaRDC (interne)
MalangeKwango, Kasaï CentralLuanda / LobitoAngola
KribiÉquateur, Nord-UbangiKribi (Cameroun)Cameroun
LobitoHaut-Katanga, LualabaLobito (Angola)Zambie, Angola
MwambaniIturi, Nord-Kivu, Sud-KivuMwambani (Tanzanie – projet)Tanzanie
MombasaIturi, Haut-UéléMombasa (Kenya)Ouganda, Kenya

Cette cartographie logistique permet de diversifier les routes commerciales, d’unifier l’économie nationale et de réduire la dépendance à un seul axe d’exportation.

Mise en œuvre : des leviers concrets

Mme Miasekuama a présenté les principaux leviers de déploiement de cette vision :

  • Financements structurés, grâce à l’appui de partenaires comme la Banque africaine de développement (BAD) et la Société financière internationale (SFI)
  • Modernisation des infrastructures : rails, routes, postes douaniers et plateformes logistiques
  • Harmonisation technique des normes pour faciliter les échanges régionaux
  • Renforcement de la sécurité et entretien régulier des équipements
  • Tarification équitable et harmonisée entre les États partenaires

Un projet tourné vers les populations

Le corridor de Lobito ne vise pas uniquement la croissance économique. Il se veut aussi un outil de développement humain et social :

  • Création d’emplois dans la construction, la logistique et les services de transport
  • Mise en place de formations pour les jeunes dans les domaines du rail, de la douane et du fret
  • Développement de zones économiques spéciales et de centres logistiques régionaux
  • Intégration des énergies renouvelables (hydroélectrique et solaire) pour en faire un corridor vert

Une portée géopolitique continentale

Enfin, Mme Miasekuama a insisté sur la dimension géopolitique du projet. Le corridor de Lobito permet à la RDC de diversifier ses alliances et ses routes d’exportation, en réduisant sa dépendance vis-à-vis des corridors sous influence chinoise. Il renforce également les partenariats avec les États-Unis et l’Union européenne, tout en s’intégrant dans une vision de connexion transcontinentale entre l’Atlantique et l’océan Indien, aux côtés des corridors de Mwambani et Mombasa.

L’objectif est ambitieux : atteindre 20 millions de tonnes de marchandises transportées par an d’ici 2030, tout en positionnant la RDC comme un acteur majeur de l’industrialisation verte du continent.

Conclusion

En développant le corridor de Lobito et en structurant un réseau de neuf corridors à travers son territoire, la RDC affirme son indépendance stratégique et économique. Elle passe d’un pays enclavé à un État connecté, actif et visionnaire, tourné vers l’avenir.

Awa Jean de Dieu pour Fact-OGL
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2 commentaires sur « Lobito et les 9 Corridors : La RDC Trace une Nouvelle Carte de son Intégration Économique »

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